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Droits en formation : les informations essentielles à connaître

Le Compte Personnel de Formation reste mobilisable même en période de chômage, sous réserve de certaines conditions rarement évoquées lors des inscriptions à Pôle Emploi. Plusieurs dispositifs coexistent, s’adressant aux salariés, demandeurs d’emploi, travailleurs indépendants ou agents publics, chacun relevant de réglementations distinctes et parfois contradictoires.Les règles de financement varient selon la situation professionnelle et le type de formation envisagée. Certains organismes refusent la prise en charge de frais annexes ou imposent des plafonds, alors que d’autres proposent des abondements complémentaires. L’accès à l’information, la complexité des démarches et la multiplicité des acteurs rendent parfois difficile l’exercice effectif de ces droits.

Comprendre le cadre légal du droit à la formation professionnelle

Bâtir un parcours de formation ne tient pas du hasard ; tout repose sur un ensemble de lois patiemment élaborées depuis des décennies. Le code du travail fixe les lignes directrices, garantissant à chaque salarié un accès à la formation professionnelle continue tout au long de sa vie active. Le secteur public, les travailleurs non salariés et les demandeurs d’emploi disposent eux aussi de dispositifs adaptés, chacun doté de ses propres règles.

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Le texte fondateur du 24 novembre 2009 a redéfini la formation professionnelle pour les adultes ayant quitté l’école. L’objectif affiché : permettre à chacun de rebondir, d’acquérir de nouvelles compétences ou de changer de voie, quelles que soient les évolutions du marché du travail. Dès la signature d’un contrat de travail, un droit à la formation s’ouvre. L’employeur doit alors répondre à des obligations précises, notamment en matière de transmission d’information et de suivi des parcours.

Depuis l’automne 2023, une nouvelle règle s’applique : tout employeur doit remettre à son salarié un état des lieux de ses droits à la formation dans le mois qui suit son arrivée. Cette exigence vise à éviter que quiconque ne passe à côté de ses possibilités de formation, volontairement ou non.

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Voici ce qu’il faut retenir sur le cadre légal :

  • Le code du travail régit l’ensemble des dispositifs de formation professionnelle.
  • Tout salarié dispose d’un droit individuel à la formation, quelle que soit la durée de son contrat.
  • L’employeur est tenu d’informer, le salarié est libre de construire son projet.

La formation professionnelle n’est pas réservée à quelques privilégiés. Elle s’inscrit dans le cœur du droit du travail, à l’intersection des lois, des conventions collectives et des pratiques de terrain qui, ensemble, dessinent un paysage mouvant mais accessible.

À qui s’adressent les dispositifs de formation et sous quelles conditions ?

Tous les actifs peuvent prétendre à une formation professionnelle adaptée à leur situation. Qu’il s’agisse de salariés en CDI, en CDD, d’intérimaires ou de personnes en recherche d’emploi, chacun bénéficie de droits spécifiques. Le Compte Personnel de Formation (CPF) reste la pierre angulaire : il permet d’accumuler des droits monétaires, utilisables à tout moment de la vie professionnelle, sans restriction liée à l’âge ou au statut. Cette flexibilité attire, notamment pour financer une formation diplômante ou réaliser un bilan de compétences.

Pour celles et ceux qui envisagent de changer complètement de métier, le Projet de Transition Professionnelle (PTP) offre la possibilité de financer une formation longue, en vue d’une reconversion durable. Le dispositif Pro-A, quant à lui, cible les salariés désireux de progresser sans quitter leur entreprise, en favorisant l’alternance et la montée en compétences. Certains congés, comme le congé pour examen ou celui réservé aux cadres et animateurs de jeunesse, permettent de s’absenter du travail pour se former.

L’employeur a un rôle central : il élabore un plan de développement des compétences pour soutenir l’évolution professionnelle de ses équipes et protéger l’emploi. L’entretien professionnel, organisé tous les deux ans, sert de point d’étape pour anticiper les besoins et nourrir les projets individuels. Enfin, la Validation des acquis de l’expérience (VAE) permet à toute personne ayant une expérience significative d’obtenir une reconnaissance officielle, ouvrant la porte à de nouvelles opportunités.

Pour mieux distinguer les principaux dispositifs, voici un aperçu de leurs spécificités :

  • Le CPF : ouvert à tous les actifs, quel que soit le type de contrat.
  • Le PTP : destiné à celles et ceux qui souhaitent se reconvertir.
  • La VAE : valorise l’expérience professionnelle acquise.
  • L’entretien professionnel : un passage obligé tous les deux ans pour faire le point sur son parcours.

Financer sa formation : panorama des aides et solutions accessibles

Le financement d’une formation professionnelle soulève souvent des questions concrètes, tant la diversité des acteurs et des dispositifs peut dérouter. L’entreprise figure en première ligne : elle consacre une fraction de sa masse salariale à la formation, via la contribution formation et la taxe d’apprentissage. Ce système collectif permet d’alimenter le financement des formations pour l’ensemble des salariés et alternants.

Du côté des pouvoirs publics, l’État met en place des aides spécifiques, particulièrement pour les personnes en recherche d’emploi ou en situation de handicap. Il déploie des fonds pour faciliter l’accès à la formation et soutenir chaque parcours individuel. Les régions jouent également un rôle déterminant, en développant des programmes ciblés pour les publics fragilisés ou les secteurs professionnels en tension, souvent en lien avec France Travail (anciennement Pôle emploi).

Cet écosystème se complète grâce à d’autres leviers : le Fonds Paritaire de Sécurisation des Parcours Professionnels (FPSPP), financé par les branches professionnelles, ainsi que les contributions de l’Union européenne via le Fonds social européen. Ces dispositifs mutualisent les ressources et proposent un accompagnement sur mesure. Selon votre profil, adressez-vous à France Travail, à votre employeur ou à votre conseil régional pour trouver la solution adaptée.

Pour y voir plus clair, voici un récapitulatif des principales sources de financement :

  • Entreprise : prise en charge via la contribution formation et la taxe d’apprentissage.
  • État et régions : aides dédiées pour l’accès et le maintien dans l’emploi.
  • France Travail : possibilité d’abondement du CPF pour les demandeurs d’emploi.
  • FPSPP et Union européenne : soutien complémentaire pour fluidifier les parcours professionnels.

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Ressources pratiques et démarches pour exercer pleinement ses droits

Pour activer ses droits en formation, il est indispensable de s’appuyer sur des ressources fiables et de respecter quelques étapes incontournables. Dès l’inscription, les organismes de formation doivent fournir un descriptif détaillé du programme, préciser les modalités d’évaluation, remettre le règlement intérieur et, lorsque c’est requis, formaliser le tout par une convention de formation ou un contrat de formation professionnelle. Ces démarches structurent l’engagement du stagiaire et assurent la conformité avec le code du travail.

L’accès à une information claire est déterminant. Le portail Service-Public.fr centralise la réglementation en vigueur, tandis que le Centre Inffo met à disposition des fiches pratiques pour mieux comprendre le fonctionnement des dispositifs, du choix d’une certification professionnelle à la VAE. Les conseillers en évolution professionnelle (CEP) accompagnent gratuitement toutes les personnes actives, que ce soit pour orienter un projet ou sécuriser une reconversion.

Côté employeur, respecter les règles passe par l’organisation de l’entretien professionnel tous les deux ans, la mise en place d’un plan de développement des compétences, et la garantie d’un accès à la formation santé sécurité au travail. Pour les organismes de formation, la déclaration d’activité auprès de la Direccte (aujourd’hui DREETS) et le dépôt d’un bilan pédagogique et financier chaque année sont obligatoires.

Avant de s’engager dans un parcours, quelques vérifications et démarches s’imposent :

  • Assurez-vous que votre formation figure au Répertoire national des certifications professionnelles (RNCP) pour garantir sa reconnaissance.
  • Demandez toujours un devis détaillé, un calendrier précis et les conditions de financement applicables.
  • N’hésitez pas à solliciter l’appui d’un CEP ou d’un conseiller France Travail pour optimiser vos démarches et sécuriser votre projet.

L’accès à la formation se joue parfois sur une information, un bon interlocuteur ou une démarche anticipée. Saisir ses droits, c’est ouvrir le champ des possibles, là où chaque parcours se construit et se réinvente.

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