background img

Quels sont les nouveaux métiers de demain ?

Découvrez les nouveaux emplois de demain

En 1997, le grand champion d’échecs Garry KASPAROV a été battu par l’IA (Artificial Intelligence) IBM Deep Blue. Ce triomphe incalculable a marqué l’ascendance de l’IA sur HI (Human Intelligence). Cette ascendance est confirmée vingt ans plus tard, en 2016, par la défaite du champion du Go Lee Sedol, qui fut à son tour battu par l’IA Deep Alpha Go. Le triomphe se poursuit dans des jeux que les humains ont mis des centaines d’années à maîtriser et à en faire un métier ; comme Pluribus, l’IA de Facebook et l’Université de Carnegie-Mellon, capable de battre n’importe quel joueur de poker doté d’une impressionnante capacité à « bluffer », prélude à son influence sur les nouvelles professions de demain.

Lire également : Le permis poids lourd financé par le CPF : une solution pour les jeunes

Aujourd’hui, avec la révolution numérique, l’IA triomphe dans presque tous les domaines, ce qui donne lieu à toutes les spéculations possibles sur l’avenir de nos professions : « 6 millions d’emplois peu qualifiés pourraient disparaître en Dans le même temps, 15 millions d’emplois seront créés pour un haut niveau de qualification d’ici 2025 ». Cette transformation numérique s’est accélérée ces derniers jours avec les contraintes liées au Covid-19. C’est inévitable. Le monde du travail connaîtra un bouleversement profond. Nous devons nous y préparer, le voir anticiper.

Quels sont donc ces nouveaux emplois ? En quoi sont-ils innovants ? Quelles sont les compétences qui méritent d’être développées pour améliorer l’employabilité à l’avenir ? Comment pouvons-nous nous adapter à ce changement ?

Lire également : Toutes les missions d’intérim disponibles en ligne

Dans son livre « Professions of the Future » publié en 2019 et écrit en collaboration avec Clara Doïna Schmelck, Isabelle ROUHAN évoque les différents métiers que le monde connaîtra dans les années à venir face à l’obsolescence rapide de les compétences actuelles et la révolution numérique. L’auteur propose des métiers avec de réelles opportunités que notre avenir les enfants exerceront des professions où chaque individu se reconnaîtra dans le respect de toutes les diversités.

Une vingtaine d’experts du numérique (universitaires et professionnels), réunis au centre de recherche de l’université d’Oxford, affirment dans un rapport publié en mars 2017 : « 85 % des emplois d’ici 2030 n’existent pas aujourd’hui »

La robotisation et l’intelligence artificielle progressent considérablement et ont un impact indéniable sur le marché du travail. Ainsi, les professions occupées depuis plus de vingt ans seront amenées à disparaître ou à connaître une évolution considérable. Le défi consiste ensuite à s’orienter vers des opportunités prometteuses. Contrairement à ce que prédisent de nombreuses études pessimistes, l’intelligence artificielle peut avoir un impact positif sur l’emploi et la qualité de vie au travail. Parler des « professions du futur » amène ici à faire clairement opposition entre les métiers destinés à l’oubli, les métiers qui doivent être préservés et ceux sur lesquels il faut parier.

Une étude réalisée par le cabinet de conseil McKinsey & Company estime que d’ici 2022 , la moitié des heures actuellement travaillées en France sont potentiellement automatisables. Principalement orienté vers le secteur tertiaire, cette fiche d’emplois basée sur le degré d’automatisation repose essentiellement sur la valeur ajoutée que ces métiers apportent dans un monde en mutation totale.

Infographie Mc Kinsey : Automatisation des métiers en France

Réserver le droit de se tromper dans la mesure où prédire l’avenir signifie aussi céder la place à une certaine « » incertitude », Isabelle Rouhan décrit une typologie des professions qui comprend : les professions en évolution, les métiers de la révolution et les métiers de l’innovation radicale.

Isabelle ROUAHN, auteure, Les emplois du futur

Plan de l'article

1- LES MÉTIERS DE DEMAIN : LES MÉTIERS EN ÉVOLUTION

Étant principalement des métiers de la transmission dans la mesure où ils font grandir les individus et leur permettent d’être des « contrebandiers de sens » pour les générations futures, les métiers en évolution sont ceux qui sont destinés à changer en partie en raison du degré d’automatisation. C’est le cas des professions d’enseignants, de coachs, de créateurs de contenu ou d’avocats dont les missions resteront similaires mais devront donc maîtriser les outils numériques et connaître leurs usages afin de proposer des solutions plus adaptées. Comme l’explique Isabelle ROUHAN, il semble « évident de commencer à illustrer ces métiers du futur par des métiers qui créent du sens, et en particulier de réfléchir aux défis de l’éducation  ». Les professions de l’enseignement ne vont pas forcément disparaître, mais elles vont subir un changement profond compte tenu de l’émergence et du développement de de nouvelles formes d’enseignement telles que les plateformes d’enseignement en ligne. Découvrons ces métiers.

ENSEIGNANT DU FUTUR : Avec pour mission de permettre aux apprenants d’atteindre un meilleur niveau d’apprentissage, de les guider vers l’employabilité tout en construisant ensemble leur parcours pédagogique ainsi que leurs projets de vie, l’enseignant du futur « doit être un professionnel de la matière Il enseigne pour la compétence qu’il transmet  ». Son rôle sera de concevoir des cours qu’il maîtrise et d’enseigner de façon autonome afin de transmettre sa vision et d’amener ses apprenants à s’améliorer.

TALENT BOOSTER : « C’est le coach de demain  ». Cette nouvelle forme de coaching permet à ce professionnel de laisser chacun exprimer son potentiel en s’appuyant sur des actifs préexistants. Bienveillante, empathique et ayant une bonne connaissance des nouvelles technologies, l’une de ses missions consistera à accompagner des individus, des équipes ou un pour atteindre un objectif qui permettra d’améliorer leurs capacités.

CYBER JOURNALISTE : le cyberjournaliste est un homme sur le terrain dont « la mission est de sélectionner et de vérifier les informations, de les recouper et de les communiquer à sa cible dans divers formats et dans divers registres narratifs  ». Il devra maîtriser le motion design et la visualisation des données, sonder les événements quotidiens et donner des informations susceptibles d’intéresser une cible spécifique grâce à ses espaces de conversation que sont les comptes twitter, instagram, facebook des médias et des journalistes.

VENDEUR SOCIAL : C’est le « vendeur du futur  » qui entretient un réseau de relations associant prospects, partenaires et clients à travers les réseaux sociaux et ce à des fins commerciales. Patient et pragmatique, il génère des interactions favorables aux ventes, et la construction d’une relation de confiance basée sur un « excellent e-réputation ».

DÉVELOPPEUR INFORMATIQUE (frontal — backend — intégrateur) : Il est un professionnel des langages informatiques et responsable de la programmation qui code et maîtrise des langages tels que Java, C , Python et des navigateurs comme Chrome, Firefox ou Safari. Le défi consiste à former des développeurs créatifs, innovants et qui restent en mesure d’apprendre toute leur vie.

AVOCAT ACCRU  : C’est un professionnel du droit qui s’appuie sur les nouvelles technologies, s’adapte tout au long de sa carrière aux nouvelles fonctionnalités de l’intelligence artificielle pour faire son travail plus efficacement et plus intelligemment.

INTERPRÈTE DE DONNÉES : C’est un métier « à la croisée des chemins de la science des données et de la planification stratégique  » qui nécessite des compétences en stratégie d’entreprise, en statistique/modélisation et en savoir-faire technologique. L’interpréteur de données sait comment coder, écrire des algorithmes et influence directement les stratégie en identifiant des solutions pour une croissance rentable.

2- LES EMPLOIS DE DEMAIN : LES MÉTIERS EN RÉVOLUTION

Avec la révolution numérique, le savoir-faire technique peut devenir obsolète en seulement 12 mois (marketing, finance, juridique) alors qu’auparavant, dans les années 70, une expertise dans un domaine avait une durée de vie de vingt ans. Les métiers révolutionnaires sont ceux qui connaîtront une « révolution » au sein même de leur univers. C’est une révolution, non seulement, dans le monde des affaires et en même temps dans sa structure sociale, à savoir la gestion (impact de la neurobiologie sur la gestion) ; mais aussi une révolution dans la fonction publique et par conséquent dans la fonction publique (augmentation de l’intrapreneuriat), celle de la création et celle de la ville (la smart city).

HRD D’UN MONDE EXPONENTIEL : Il aura pour rôle de piloter le plan de développement des compétences, le plan de recrutement et assurera également l’employabilité actuelle et future de chaque employé en mettant en évidence la « combinaison d’intelligences émotionnelles et rationnelles  » explique l’auteur. Le DDH d’un monde exponentiel doit également accompagner ceux qui accomplissent aujourd’hui des tâches répétitives vers des relations et des professions de contact qui seront plus prometteuses.

NEURO-MANAGER  : le neuro-manager mobilise les ressources cérébrales disponibles et celles de l’équipe pour faire évoluer les pensées, les émotions et les comportements au service du plan d’action de l’entreprise. Il s’appuie sur les neurosciences pour adapter son style de gestion tout en travaillant à mieux utiliser les particularités du cerveau humain pour faire progresser une équipe.

SCRUM MASTER : Garant de l’application de la méthode Scrum (méthode conçue en 1993) qui est un guide et un facilitateur aidant l’équipe à travailler davantage efficacement), le rôle du scrum master est de planifier le travail de l’équipe qu’il accompagne. Il planifie des sprints, des événements et organise des réunions quotidiennes. En gros, il s’occupe de la communication interne au sein de l’équipe.

OFFICIEL INTRAPRENEUR : Agent de service public, le fonctionnaire intrapreneur se consacre au développement d’un projet innovant au sein de son administration. Agent innovant et autonome, son rôle est d’identifier un problème de service public et de proposer une solution appropriée pour y remédier. L’objectif du responsable intrapreneur est principalement de « décloisonner les administrations entre elles en offrant des services qui fonctionnent  », explique Isabelle Rouhan.

ARTISTE NUMÉRIQUE : Sa mission est de créer des œuvres d’art intégrant les nouvelles technologies, d’inventer un « nouveau produit autonome qui n’a aucune utilité pratique  ». L’artiste numérique doit pouvoir gérer facilement les réseaux sociaux, ont une sensibilité à tous les arts ainsi qu’une solide culture générale.

SMART CITY ARCHITECT  : Sa mission principale est de concevoir, de concevoir et de superviser la construction d’un élément d’urbanisme connecté (bâtiment, espaces verts, lieux éco-responsables etc…) en vue d’améliorer la qualité des services fournis aux résidents, ou de réduire les coûts de maintenance.

3- LES EMPLOIS DE DEMAIN : LES MÉTIERS DE L’INNOVATION RADICALE OU DU CHANGEMENT ÉTHIQUE

« L’innovation consiste à introduire quelque chose de nouveau en termes d’utilisation, de coutume, de croyance, de système scientifique. » Les métiers de l’innovation radicale sont les métiers perturbateurs, c’est-à-dire qui n’existent pas et qui sembleront « réguler le futur écosystème ». Principalement lié à l’éthique de l’intelligence artificielle, il sera particulièrement nécessaire dans le cadre de cette typologie. pour répertorier les métiers innovants qui vont totalement émerger comme celui du hacker éthique, de l’éducateur de robots, de l’éthicien de l’intelligence artificielle, ou encore de la médecine liée aux données .

ROBOT EDUCATOR : La mission de l’éducateur de robots est de superviser l’apprentissage de l’intelligence artificielle. Il structure une grande quantité d’informations sous forme de questions-réponses pour permettre à un programme d’intelligence artificielle de gagner en autonomie. Cependant, l’éducateur doit avoir une formation en mathématiques, en programmation et avoir une bonne maîtrise des statistiques, de la segmentation des données et de la rédaction algorithmique.

ETHICIEN DE L’INTELLIGENCE ARTIFICIELLE (IA)  : Ingénieur IA maîtrisant l’écriture des algorithmes, son rôle est d’assurer le cadrage initial des algorithmes et des données utilisées mais doit également être capable de détecter les failles potentielles de l’intelligence artificielle au moment des phases de test ou le construction de la base de données.

HACKER ÉTHIQUE ou CONSULTANT EN CYBERSÉCURITÉ  : Le pirate éthique conçoit, teste l’efficacité de systèmes de sécurité innovants et mène des enquêtes numériques conformément à la loi. Son objectif est de lutter contre la cybercriminalité en menant à bien ses missions qui sont : l’audit de la cybersécurité, la sécurisation du périmètre de l’entreprise, la supervision et la remédiation.

DIGITAL DOCTOR  : Le monde de la santé est en cours de robotisation et la relation entre patient/médecin évolue en raison de la technologie numérique pour s’adapter aux professions de demain. Le médecin numérique contribue à améliorer la santé de ses patients en tirant parti des données. Il doit être capable de pratiquer la médecine en utilisant les technologies de communication. Le rôle essentiel consiste à améliorer la qualité des soins, la qualité du dépistage et la qualité de vie.

En raison de la transformation numérique et l’intelligence artificielle, les entreprises évoluent fondamentalement. L’individu est donc appelé à se former, à être en mesure d’apprendre toute sa vie afin de s’adapter et de travailler sur son employabilité.

Au-delà de tout ce qui précède, il est nécessaire de ne plus se concentrer uniquement sur le savoir-faire, mais d’investir dans l’avenir dans les « soft skills » (compétences émotionnelles) et de développer des qualités telles que la curiosité, l’audace et le désir afin de préparer les emplois de demain.

Source :

  • Les métiers du futur, Isabelle ROUHAN, Première édition
  • Rapport McKinsey sur les métiers de l’automatisation
  • Rapport Dell Technologies sur l’impact de la technologie sur la formation et l’emploi

Catégories de l'article :
Travail