Certains dispositifs de formation restent hors de portée sans l’accord formel de Pôle emploi, même lorsqu’un poste concret attend au bout du chemin. L’AFPR ne se destine pas à tous les inscrits, mais cible uniquement ceux dont la situation et le projet professionnel répondent à des critères précis.
L’attribution du financement n’a rien d’automatique : elle dépend à la fois du contenu pédagogique, de la durée de la formation et du dossier du candidat. Les employeurs, eux aussi, avancent avec une marge de manœuvre réduite sur le choix des candidats et la nature des postes concernés.
L’AFPR, un dispositif clé pour faciliter l’accès à l’emploi
L’action de formation préalable au recrutement (AFPR) se distingue comme un outil puissant pour lever les obstacles à l’emploi. Initiée par France Travail (ex-Pôle emploi), la formation AFPR s’adresse à un objectif clair : combler rapidement le manque de compétences pour un poste précis. Ce dispositif s’inscrit dans la logique du recrutement et concerne l’ensemble des secteurs : du bâtiment à l’industrie, en passant par les services et le commerce.
Le principe de l’AFPR repose sur une collaboration directe entre entreprise et organisme de formation, qu’il soit interne ou externe. Il s’agit de construire un parcours individualisé, généralement court (jusqu’à 400 heures), conçu sur-mesure pour répondre aux besoins réels de l’employeur. Cette action de formation préalable se déroule avant la signature du contrat et vise à sécuriser la prise de poste du futur salarié. La formation peut s’organiser en partie sur le site de l’entreprise ou dans un centre spécialisé.
Le dispositif s’adapte à la diversité des profils et prend en compte les particularités régionales du marché du travail. France Travail prend en charge le coût de la formation, dans la limite d’un plafond, et peut également proposer une aide à la mobilité. Ce soutien personnalisé favorise des recrutements stables, tout en apportant une réponse concrète aux difficultés de recrutement dans certains secteurs ou territoires.
Qui peut bénéficier de l’AFPR ? Focus sur les profils concernés
Le spectre des bénéficiaires potentiels de l’AFPR s’avère large. Elle est ouverte à tout demandeur d’emploi inscrit auprès de France Travail, sans critère d’âge ou de diplôme. L’AFPR accompagne aussi bien des jeunes en recherche de premier poste que des seniors désireux de se réinventer professionnellement. Les personnes confrontées à un chômage longue durée, parfois secouées par des parcours hachés, trouvent ici un accès facilité à la formation et à l’embauche.
Pour mieux cerner les publics visés, voici les principaux profils concernés :
- jeunes diplômés en manque d’expérience concrète,
- adultes en pleine reconversion ou mobilité professionnelle,
- demandeurs d’emploi éloignés du marché du travail depuis longtemps,
- personnes confrontées à des secteurs en tension ou en pleine mutation.
L’AFPR répond à une multitude de situations. Pour les employeurs, c’est une opportunité d’intégrer des candidats motivés, prêts à acquérir les compétences requises, tout en sécurisant leur recrutement. Côté demandeurs d’emploi, l’accompagnement est individualisé, adapté au projet professionnel et aux réalités locales du marché. Toute personne inscrite chez France Travail, quel que soit son niveau de formation, peut demander à bénéficier de l’AFPR dès lors qu’un poste, après la formation, correspond à son profil.
Les secteurs ouverts à l’AFPR ne manquent pas : industrie, logistique, commerce, services à la personne… Ce dispositif agit comme un vrai trait d’union entre les besoins concrets des entreprises et la volonté d’évolution des demandeurs d’emploi, peu importe l’âge ou l’expérience.
Quelles sont les conditions et démarches à respecter ?
L’accès à l’AFPR suppose de remplir certaines conditions. Il faut avant tout disposer d’une offre d’emploi liée à un contrat à durée déterminée (CDD) allant de 6 à 12 mois, à un contrat de professionnalisation d’une durée similaire, ou à un contrat de travail temporaire d’au moins six mois. Cette offre d’emploi doit précéder le lancement de la formation : la logique reste d’envisager une embauche à l’issue du parcours.
La demande d’AFPR se fait auprès du conseiller France Travail. Un plan de formation se construit alors, en concertation avec l’entreprise ou un organisme de formation externe, selon les besoins identifiés. L’accompagnement par le service public de l’emploi demeure présent tout au long du processus.
Démarches à suivre :
Voici les principales étapes à respecter pour mobiliser l’AFPR :
- identifier une offre d’emploi compatible avec le dispositif,
- définir un plan de formation avec l’employeur et obtenir la validation de France Travail,
- signer une convention AFPR tripartite (bénéficiaire, entreprise, France Travail),
- organiser la formation préalable à l’embauche, en interne ou via un organisme de formation externe,
- procéder au recrutement à l’issue de la formation, si le candidat maîtrise les compétences requises.
Le parcours de formation ne doit pas dépasser 400 heures. Toute modification ou rupture du contrat doit être portée à la connaissance de France Travail. La convention encadre le dispositif et protège à la fois le futur salarié et l’employeur.
Financement, accompagnement et perspectives après la formation
L’AFPR permet une prise en charge financière modulée pour lever les barrières à l’embauche. France Travail finance tout ou partie du coût pédagogique, avec un plafond fixé à 3 000 euros par bénéficiaire. Ce montant s’applique quelle que soit la modalité choisie, que la formation soit dispensée en interne ou par un organisme de formation externe. Des frais additionnels, comme le transport ou l’hébergement, peuvent être couverts via une aide à la mobilité, sous certaines conditions et sur demande.
Pendant la formation, le statut de stagiaire de la formation professionnelle garantit la continuité des droits sociaux. Les personnes indemnisées perçoivent l’ARE (allocation de retour à l’emploi) ; les autres peuvent bénéficier de la rémunération de formation Pôle emploi. La transition entre formation et contrat de travail s’effectue sans rupture, simplifiant l’intégration professionnelle.
L’accompagnement reste un point fort du dispositif : chaque bénéficiaire est soutenu par un conseiller France Travail, qui veille à la cohérence entre la formation et le poste ciblé, tout en anticipant d’éventuelles difficultés d’insertion. Les employeurs ne sont pas laissés de côté : ils reçoivent un appui dans la conception du plan de formation et la gestion administrative du dossier.
Les chiffres parlent d’eux-mêmes : le taux d’embauche après AFPR confirme l’efficacité du parcours. En visant les secteurs en tension et les besoins identifiés sur le terrain, l’AFPR propose une voie directe vers l’emploi durable, en particulier là où les entreprises peinent à trouver des profils qualifiés.
Au bout du compte, l’AFPR n’est pas un simple outil administratif, mais une rampe de lancement pour celles et ceux prêts à franchir un cap professionnel. Les portes de l’emploi se rouvrent, souvent là où on ne les attendait plus.


